Notre Média, votre passeport pour le futur

149 rencontres, 250 auteurs et autrices acceptant notre invitation, et vous, derrière votre écran et dans les points de rendez-vous, qui étiez près de 50.000 à travers le monde à les suivre virtuellement ou physiquement matin, midi et soir, accumulant environ 5 terra-octets de rushs, rien que pour les studios installés à la KBR : il faut parfois des chiffres pour faire triompher les mots.

Dimanche 16 mai à 17 heures, le carillon du Mont des Arts fait retentir joyeusement ses vingt-quatre cloches et salue une ultime fois notre Festival du Livre hors-normes. Hors-normes par l’époque difficile qu’il a dû traverser, hors-normes par sa forme expérimentale de laboratoire empirique, hors-normes par sa temporalité, hors-normes par sa capacité à s’adapter au fil des consignes, à  renouveler sa dynamique pour ne pas vous perdre. 

Mais foin des autocongratulations. Tournons-nous vers l’avenir. Si la Foire du Livre et son Média veulent se positionner en trait d’union, il s’agit de savoir ce qu’il veut relier. Et le chantier est vaste, de la poétique précision d’Hervé le Tellier qui parlait aux lecteurs.trices du Prix Goncourt, à la rébellion solaire de Léonie Bischoff qui célébrait le printemps bruxellois, de la franchise politique d’Olivier Starquit, l’étonnante timidité de Gringe, à la didactique de Midam, pour ne citer que quelques exemples récents.

Nous voulons relier les femmes et les hommes et ceux qui se baladent entre les spectres du genre. Nous voulons relier les Belges, ceux du Nord et ceux du Sud, nous voulons les connecter au monde, aux amis et amies de Suissse, de Madagascar, de France et d’ailleurs, francophones ou pas.

Nous voulons varier les plaisirs, parler aux seniors comme aux jeunes, aux fervent.es lecteur.trices comme à celles et ceux qui apprennent à lire ou dessiner. Les amateurs.trices de roman, d’essais, de BD, ont pu faire des découvertes et sortir de leur zone de confort, c’est essentiel.

C’est un public varié qui a répondu présent, sur le Festival comme sur le Média. Et nous  lui en sommes reconnaissant.es. Bien sûr, la représentativité de toute la diversité sociale et culturelle du pays n’est pas encore atteinte. Bien sûr, nous travaillons pour offrir un espace de parole aux artistes plus confidentiel.les, aux opprimée.es, à la communauté LGBT+, aux personnes issues de l’immigration et toutes celles et ceux que l’on ne lit pas encore assez. Parce que la lecture est propre à l’être humain et qu’elle appartient à tout le monde.

Il est temps maintenant de regarder vers l’avenir. Le Festival a fermé ses portes mais travaille déjà à une édition 2022 propice aux retrouvailles.

D’ici-là, nous vous donnons rendez-vous chaque jour, ou presque, sur ce nouveau Média qui fête en cette fin mai sa troisième semaine de vie. Le Festival du Livre continuera à vivre à travers lui avec du contenu exclusif, des prolongements de vos rencontres préférées, des formats amusants, des moments plus intimes, des confidences. Bref, du lien.

Dimanche, à l’heure où se refermait cette édition de la Foire du Livre, Sylvain Tesson, cet écrivain voyageur, présentait au Journal de France 2 son dernier ouvrage consacré à Rimbaud1. Il concluait son intervention par ces mots prémonitoires : « Tombons les masques, ouvrons les livres ! » C’est ce que nous avons déjà fait avec vous pendant la Foire, c‘est ce que nous nous engageons à faire demain, plus que jamais. A l’heure où les passeports redeviennent à la mode, notre Média constituera votre sésame ultime vers l’imaginaire.

Marie Noble & Sylvain Anciaux

1Un été avec Rimbaud. Des Equateurs Ed.

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