Chronique de lecteur – L’Affaire Magritte, Toni Coppers

Aujourd’hui, la blogueuse Argali vous parle de son coup de coeur pour L’Affaire Magritte de Toni Coppers, un auteur belge néerlandophone enfin traduit en français grâce aux éditions Diagionale.

Toni Coppers est un auteur flamand très populaire dans le nord du pays. Pourtant ce roman, paru chez Diagonale, est le premier traduit en français. A la grande joie de l’auteur, comme il l’a confié à la Foire du Livre de Bruxelles.

Alex Berger, 45 ans, policier à Bruxelles, a vu sa vie basculer à la mort de sa femme, abattue lors des attentats de 2015 à Paris. Alors qu’il aurait dû la rejoindre pour un week-end en amoureux, il a été retenu par l’interrogatoire d’un prévenu, John Novak. Quand il a quitté la salle d’interrogatoire, les morts se comptaient par dizaines sur les trottoirs de Paris. Depuis, sous le poids du remord, il a quitté la police et erre entre dépression et alcoolisme.

Mais voilà que John Novak s’évade de prison et que deux morts sont découverts, l’un à Bruxelles, l’autre à Paris, et la mise en scène est identique. Les ex-collègues de Berger vont donc tenter de l’intéresser à l’enquête en tant qu’expert indépendant.

Toni Coppers a été très touché par les attentats et par les témoignages des victimes. Quand, pour les 50 ans de la mort de Magritte en 2017, ses héritiers lui ont demandé un roman qui aurait plu à Magritte, il a tout naturellement pensé à unir les deux. Magritte était un grand amateur de polars et lisait beaucoup. Il faisait aussi des cauchemars éveillés depuis la mort de sa mère, comme Alex Berger. L’auteur a choisi d’inscrire son récit entre Paris et Bruxelles, deux villes qu’affectionnait Magritte. Et a nommé son inspecteur Berger, nom de jeune fille de madame Magritte.

Je suis ravie d’avoir pu découvrir cet auteur et espère que d’autres romans seront prochainement traduits. Toni Coppers nous offre un palpitant thriller littéraire et des personnages consistants aux portraits psychologiques fouillés et profonds. La plume de l’auteur est agréable et ciselée, ses références culturelles léchées tout en étant abordables pour le lecteur et le rythme de l’enquête est soutenu.

Ce roman est un bel hommage surréaliste à Magritte, à sa vie et son œuvre tout en restant un policier à l’enquête minutieuse. C’est aussi une réflexion sur la liberté et les choix que l’on fait dans la vie à différents niveaux.

Cet auteur flamand mérite vraiment d’être connu en Wallonie. Merci aux éditions Diagonale pour cette première traduction due à Charles de Trazegnies. Espérons que cela ne s’arrête pas là.

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