Est-ce ainsi que les hommes meurent ?

Alors que la guerre, depuis deux ans, a ressurgi aux portes de l’Europe, deux écrivains en ont fait l’un des motifs de leurs derniers romans. Dans “Déserter” (Actes Sud, 2023), le français Mathias Enard entrelace deux récits, celui d’un soldat fuyant une guerre qui n’est jamais nommée, et l’histoire d’un mathématicien, Paul Heudeber, dont l’engagement politique s’est fracassé sur les tragédies du XXème siècle. Dans “Le feu des lucioles” (Belfond, 2024), le belge Xavier Hanotte nous entraîne au chevet de Keith Douglas, poète britannique mort au front, en Normandie, trois jours après le Débarquement. Mais cette méditation sur la guerre n’est pas le seul sujet de rapprochement entre Enard et Hanotte : le réalisme magique, le goût pour une érudition joyeuse, l’activité de traducteur sont autant de sujets qui rendront leurs échanges passionnants.