Libido sciendi

Dans les derniers romans de Mathias Enard (“Déserter”) et Nathalie Azoulai (“Python”), une place centrale est occupée par des personnages de mathématicien et de codeurs informatiques. Avec une érudition réjouissante, les deux auteurs tissent ainsi des liens entre culture scientifique et références littéraires : le code, chez Azoulai, est rapproché des commentaires talmudiques, de la Kabbale, par exemple, mais aussi de nombreuses pages de la littérature. Comme dans son livre précédent, La fille parfaite, l’autrice rapproche voire réconcilie ces deux types d’intellectuels. Dans Déserter, Paul Heudeber se réfugie dans les mathématiques, mais tout le récit le ramène et l'inscrit dans la marche du monde - et de la culture européenne. Qu’est-ce qui passionne Mathias Enard et Nathalie Azoulai dans ces croisements ?