Luc Libon

Luc Libon

  • Poésie
« Passager du temps qui passe, poète d’aujourd’hui, de demain, passager du temps qu’il fait, Luc LIBON déplace les nuages. Ses poèmes ont comme grands frères ceux des amis de Georges, d’Arthur et de Léo, de Charles et de Paul. Érotiques parfois, coquins souvent, mais profonds quand la faux n’est pas loin. Et la pointe d’un sein, désirs, ou un bout de téton : Aphrodite ou Cupidon ? Bateaux ivres sur les flots du temps, ils écartent des écueils tous les Innocents. Ils chantent la Femme Éternelle dans toute sa splendeur. » Luc Libon Né le 27 avril 1951. A vécu sa jeunesse à Orp-le-Grand, devenu Orp-Jauche. En 1972, après son mariage avec Marie-Claire Gramme, il habite Jodoigne. Il est très attaché à sa région, à l’est du Brabant wallon. Il se dit francophile. Il déplore que les dialectes wallons tombent en désuétude. Il faut défendre sa langue. Pensons à Rimbaud et à sa jeunesse en période de guerre. « Il a deux trous rouges au côté droit. » En 1970, il décroche son diplôme d’agrégé et enseigne le français à l’École normale devenue depuis le CEPES de Jodoigne jusqu’à sa retraite qu’il a prise voici 15 ans déjà. La poésie est accessible à tous, sans distinction de race, de genre ou d’âge. Chacun la possède en soi pour peu qu’il ose triturer, malaxer, tripoter les mots. Il faut oser les manipuler en les tordant dans tous les sens. Il en va ainsi pour toutes les formes d’art. Le mot vient à vous comme le son d’une guitare, qu’elle soit de bois ou d’acier, qu’elle crie pour la paix dans le monde ou qu’elle incite à la rêverie. Le mot possède, en effet, sa propre mélodie. Le poète, l’artiste la personnalise à son gré. Le poète examine ses trouvailles principalement polysémiques. C’est cette polysémie qui fait la force de la langue française. Quant à la poésie, elle reste intemporelle. Elle n’a pas d’espace défini. Le pendule détermine les limites du sacré. Les gabiers de l’Hermione sont allés au-devant de l’ignorance pour aller vers la victoire : la démocratie. En cela, La Fayette était un rêveur ou oserais-je dire, un poète peut-être ? Qui sait ? La poésie se joue sur une lyre. Baudelaire écrit « Je suis touché des magnificences que le poète décrète en faveur de la lyre ». (Charles Baudelaire, curiosités esthétiques.) L’homme se retrouve cependant devant la partition vierge comme la toile du peintre. Il y avance nu-pied pour en posséder la nue-propriété. En fait, le poète se perce la peau puis la lacère, la taillade. Puis il se crucifie, c’est là que le mythe commence. Cela nous inspire les plus belles ballades de Villon. Osons dire que le poète est meurtri par l’euphorie, l’extase, l’alacrité de sa création. Le poète peut se réinventer comme il peut construire ou réparer les murs lézardés du temple de l’humanité. À la manière d’un Soupault dont « Le Nageur » est exemplaire. Là, la poésie devient politique. Elle joue un rôle dans l’émancipation et l’insurrection des consciences. C’est alors que les mots se rebiffent pour reprendre un peu de pouvoir sur nos vies. Le mot est l’aliment essentiel : la poésie est le diapason de l’existence. Le poème est toujours inachevé. Il vit la victoire comme l’échec. Certes il combat la médiocrité, mais il engendre toujours le doute et pourquoi pas une objection au décervelage ambiant. Le poète ne se soumet jamais ou il n’existe plus. Il ne reste que la paresse de la conscience à combattre. Les mots tuent plus que les fusils, car l’oppression est profonde. Le poète n’est pas un être végétatif, il est en métamorphose. La langue des poètes change, mais elle se veut intransigeante pour coller à la réalité. Les poètes disent depuis toujours que la réalité est un mille-feuille. Rabelais le disait déjà à Pantagruel. « Je suis un autre » prétendait Rimbaud ou « Je cherche un être en moi à envahir » de Michaux. Je veux rester un poète libertaire à l’organisation d’un monde consensuel. J’en ai assez des gens qui disent ce qu’il faut lire, quel spectacle aller voir. Ce sont des garde-à-vous insupportables. La poésie est l’oralité. Pour amener la poésie en partage, le fait de dire un texte, de jouer du rythme, du silence et du souffle. « Dire un poème, c’est récuser l’extinction du souffle dans la langue et du souffle en soi-même. » Et si vous pensez que le poète divague, sachez que lui s’est posé mille fois la question de savoir qui il est. De toute façon, la poésie restera toujours le mentir-vrai. Je pense pouvoir affirmer que la poésie est une manière d’être, d’habiter, mais aussi de s’habiter. Je conclus donc ici, avec l’assentiment tacite des principaux héros de mon recueil « Le Pelleteur de nuages. » Puisse-t-il être plus qu’un échec ? Tentons ensemble de nous en convaincre. Merci à mon ami Michel Anselme, professeur de lettres en Haute École, d’avoir accepté de rédiger un bref avant-propos fort sympathique : « Passager du temps qui passe, poète d’aujourd’hui, de demain, passager du temps qu’il fait, Luc LIBON déplace les nuages. Ses poèmes ont comme grands frères ceux des amis de Georges, d’Arthur et de Léo, de Charles et de Paul. Érotiques parfois, coquins souvent, mais profonds quand la faux n’est pas loin. Et la pointe d’un sein, désirs, ou un bout de téton : Aphrodite ou Cupidon ? Bateaux ivres sur les flots du temps, ils écartent des écueils tous les Innocents. Ils chantent la Femme Éternelle dans toute sa splendeur, Marie-Claire ! N’est-ce pas, Hannah ! Quand Poésie rime avec La Boétie, Auguste clown blanc, il est libre, Luc ! » (Michel Anselme)
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Dédicace de la foire